Des professeurs franciliens ont défilé mardi après-midi dans les rues de Paris entre le jardin du Luxembourg et le ministère de l´Éducation nationale. Plusieurs manifestations étaient par ailleurs organisées dans de nombreuses villes cet après-midi.
Avant les rassemblements, le premier ministre Manuel Valls a promis que la réforme serait «mise en œuvre comme prévu». Il s´agit d´un choix «entre le mouvement, la réforme indispensable, et le conservatisme», a ajouté le chef du gouvernement. François Hollande également a soutenu la ministre de l´Education. «La réforme doit permettre d´assurer la réussite pour tous et l´excellence», a-t-il poursuivi.
A 16h le nombre était de 10.000 manifestants présents à Paris. Dans le cortège Julie et Caroline, des enseignantes d´histoire et de sciences de la vie et de la terre venues de Bondy: «Nous ne voulons pas être réduites à des animatrices socioculturelles ou animer des groupes de parole. Nous enseignons des connaissances».
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Concernant le nombre de d´enseignants en grève, ce n´est pas un raz-de-marée, mais c´est tout de même un bon score pour les syndicats d´enseignants qui ont appelé à la grève. Le ministère de l´Éducation nationale comptait ce mardi matin 27,61 % d´enseignants grévistes dans les collèges publics et 6,75 % dans le privé. Le Snes, principal syndicat d´enseignants du second degré, comptait lui plus de 50 % des professeurs en grève, sur ceux censés travailler ce mardi matin à huit heures.
Les chiffres du ministère de l´Éducation nationale sont bien plus faibles, car sa comptabilité est différente. Prenons un collège lambda comprenant 100 personnels: 50 enseignants font cours ce matin, 30 font grève. Pour le ministère, qui globalise ses chiffres sur l´ensemble des professeurs du collège, on compte donc 30 % de grévistes. Mais le syndicat, qui ne prend en compte que les 50 personnes censées travailler ce jour là - et pouvant donc se mettre en grève -, on compte en revanche 60 % de grévistes. De beaux débats en perspective sur la traditionnelle guerre des chiffres, agitée à chaque grève en France.
Alors que le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem devait recevoir les syndicats appelant à la grève, la ministre a assuré avoir entendu le mécontentement d´une partie des professeurs, et promis que des «garanties» pour une bonne mise en œuvre de la réforme seraient introduites dans les textes d´application.
Ce sont surtout les professeurs de lettres et de langues qui se sont mobilisés mais pas seulement. Dans les cortèges, on comptait aussi des professeurs de sciences, de technologie. Des professeurs de lycée et de classes préparatoires ont ça et là rejoint les cortèges organisés dans plusieurs villes de France. Les parents ont été sollicités.
Pour Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, syndicat qui défend la réforme, «le tsunami de grévistes n´aura pas envahi les pavés. Il affirme que «très clairement les profs ont montré aujourd´hui hui qu´ils étaient lointain d´être majoritairement hostiles à la reforme.»