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Une ONG lance, à l´aide des Nations Unies, une université au sein du camp de réfugiés au Burundi
 L´année prochaine, une université ouvrira ses portes au sein d´un camp de réfugiés. Jusqu´à présent, des ONG assuraient sur place l´éducation de ces enfants déplacés, mais jamais après l´équivalent du baccalauréat. «Dans les camps, les jeunes qui viennent d´avoir le bac passent souvent à la trappe parce que l´urgence, ce sont les plus petits», atteste un ingénieur rwandais, qui a lui même connu l´exil au Congo et au Burundi avant d´obtenir l´asile en France. |
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Yvelyne Wood, « artiste engagée » de Genève, entend créer la première université au monde installée dans un camp de réfugiés. L’établissement, porté par l’ONG suisse de Yvelyne Wood, Swiss International Humanitarian Organization (Siho), sera installé dans le camp de Musasa au Burundi. Appelé Uniref, il fera sa première rentrée le 28 septembre 2015, a annoncé Yvelyne Wood, lors de la présentation du projet à Paris ce mois.
Il s’agit à la fois de permettre aux jeunes d’accéder à une formation de qualité, adaptée aux besoins et au contexte de la région, mais aussi de leur faire «reprendre goût à la vie» pour qu’ils puissent, à terme, «quitter le camp dans de bonnes conditions, prêts à aller vers l’extérieur». Pour tous, le programme débutera par une année propédeutique réalisée en partenariat avec le CNED dans le but de gommer les disparités de niveaux entre élèves et de les préparer à leur cursus futur. Ils pourront ensuite choisir entre BTS ou Bachelor, et éventuellement poursuivre en master dans différents domaines: comptabilité, commerce, marketing et agrobusiness. Toutes ces formations sont réalisées en partenariat avec d’autres établissements, dont Polytechnique Lausanne. «Nos étudiants sortirons diplômés de l’UniRef, et nous travaillons à l’obtention de double diplôme avec les universités partenaires» explique Anne-Gaëlle Saïah, directeur académique de l’UniRef.
Pour souligner l’importance de l’enjeu, Philippe Leclerc, représentant en France du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), associé au projet, a rappelé qu’il y avait 17 millions de réfugiés dans le monde, « un nombre qui n’a jamais été aussi important depuis soixante ans. » En plus, quand on est réfugié, tout est à reconstruire et la meilleure chose que l’on puisse leur apporter, c’est l’éducation universitaire. Le camp de Musasa a été choisi pour sa taille modeste (6700 occupants) et la présence de jeunes diplômés du secondaire. Les bâtiments ont été construits par l’antenne burundaise du HCR.
Les 200 futurs étudiants seront sélectionnés en mai parmi les bacheliers du camp. Un quart des places sera ouvert aux jeunes des villages environnants. Ils suivront gratuitement une première année propédeutique, élaborée avec le Centre national français d’enseignement à distance (Cned). Ils pourront ensuite poursuivre leurs études dans des formations tournées vers les besoins économiques locaux, élaborées par les partenaires de SIHO, en France ou en Suisse avec l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Si l’objectif premier est de délivrer des diplômes de type BTS, les licences et masters ne sont pas exclus.
L’idée n’est pas que les étudiants s’exilent mais, au contraire, qu’ils trouvent leur place dans la région et qu’ils reprennent une vie normale. Et si l’on fait remarquer le risque que le projet puisse être de condamner les jeunes à rester dans leur camp, Philippe Leclerc rappelle que la durée moyenne d’un camp est de treize ans. Pour certains d’entre eux, comme au Proche-Orient, cela peut aller jusqu’à soixante ans. « Le but, c’est que les gens rentrent chez eux, indique Philippe Leclerc. Mais les conflits sont difficiles à régler et on ne peut pas laisser ces personnes à l’écart. On ne peut plus utiliser cette excuse pour ne rien faire. »
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